Ses origines, sa vie, sa postérité
Racines auvergnates et bourguignonnes
Naissance à Seurre (21) le 11 octobre 1864
Troisième enfant né de l'union, à Seurre, d'un auvergnat d'Eglisolles (63), scieur de long et d'une seurroise, lingère.
Etudes primaires à Seurre - Apprentissage à Dijon 1880-1884 Ecole des Beaux Arts de Dijon
1884-1889 Service militaire à Langres (52) et fréquentations artistiques de Victor PETIT, artiste photographe, dont il épouse la fille, Marie, en 1889
1890 Retour à Dijon rue des Moulins, puis rue Turgot. Reprise de contact avec les imprimeurs et les clients potentiels
1901 Gustave et Marie achètent une maison quai du Nord à Seurre où ils viennent souvent: jardiner, pêcher, entretenir leurs amitiés.
1914-1918 L'exploitation d'une centaine de ruches au Clos des Augustin leur permet de palier la chute de l'activité professionnelle.
1928 Décès de Marie - Gustave, de santé fragile, se retrouve veuf sans postérité.
1929 Gustave se remarie avec Charlotte FREROT, avec qui il entretenait une "douce amitié" depuis de nombreuses années.
1929 Naissance à Nice (06) d'une fille, Elisabeth
Mort à Seurre (21) le 17 janvier 1931
L'Ecole des Beaux Arts de Dijon
1882 - 1883 - 1884
Gustave a donc suivi une formation de 2 ou 3 ans à l'Ecole Des Beaux-Arts de Dijon
Il y côtoie les meilleurs professeurs du moment tel que François DAMERON
Sur cette photo, de 1884, on le voit assis au centre et en blouse au milieu d'un groupe d'élèves, dans une ambiance "potache" et un joli désordre.
Nous disposons, sur cette période, de deux photographies et d'une liste d'élèves (classe de dessin élémentaire 2ème division - Ornement d'après la bosse)
Son frère aîné Théophile a, lui, remporté, en 1871, un concours durant son passage aux Beaux-Arts. On peut voir le lien : https://ensa-dijon.bibli.fr/index.php?lvl=notice_display&id=14892
Photographie collection privée
Le service militaire et l'influence de Victor PETIT
Langres - 5 ans de service, un grade de sergent au 21° Régiment d'Infanterie
Victor PETIT 1824 - 1904 - Langres (52) - Marchand de grain à son mariage cet autodidacte est devenu photographe professionnel. Son mariage avec Florence LEGENISEL, issue d'une famille de métallurgistes, fondeurs d'art, parisiens, l'avait amené à côtoyer le milieu artistique de la capitale.
A leur contact, il est également devenu peintre très adroit, amateur d'art éclairé et passionné par l'histoire de Langres.
Quelle aubaine pour Gustave et son copain Amédée TALON, Victor, veuf, avait en plus deux filles à marier, Marie et Marguerite. Les permissions devaient être "assidues" et "studieuses"
Gustave s'imprégna de la culture de Victor et épousa Marie
Amédée, reprit l'échoppe de photographe V.PETIT et épousa Marguerite
Dessin crayon de bois : "Le Père PETIT à 66 ans par G. SAY (1890)
Voir le blog qui est consacré à Victor PETIT : https://victor-petit.webnode.fr/
Ou encore : https://victor-petit-conference.webnode.fr
Son Chiffre d'Affaire
"Art de vivre" ou vivre de son art
Gustave SABY a donc commencé sa vie professionnelle dès la fin de son service militaire en 1890. Un carnet de compte montre même que pendant son service il réalisait quelques travaux et gardait le contact avec la profession.
Trois livres de recettes particulièrement précis nous ont permis de réaliser deux études détaillées sur :
- 1 - L'évolution de ses revenus de 1890 à 1930, où ressortent 5 périodes :
1890-1901 avec des revenus aléatoires.
1901-1913 avec une première "montée en charge", régulière
1914-1918 avec une activité quasi nulle.
1919-1928 avec reprise et stabilisation de l'activité.
1929-1930 avec une activité ralentie par la fatigue.
- 2 - La structure de son portefeuille "clients/partenaires" où l'on voit que les 5 plus gros clients sont les imprimeurs dijonnais les plus en vue. Principalement RICHARD où il a fait son apprentissage, mais aussi BERTHIER, CHAPUIS, JOBARD et GERIN
Savoir-faire & faire savoir !
Faire sa propre publicité
Se faire connaître
En 1890, au début de son activité, Gustave doit communiquer auprès des imprimeurs et des clients ses "savoirs-faire" professionnels.
Le corporatisme très fort est un lien primordial pour l'activité, pour l'amitié et pour la recon-naissance.
En ce début de XXème siècle la mode est encore aux banquets et nous avons pour témoigner de ce "réseau social" avant "Facebook" de nombreux menus faisant l'objet d'un chapitre particulier.
Nous avons pu voir également, dans la page précédente, dédiée à l'analyse de ses recettes de 1890 à 1930, la fidélité réciproque de ses contacts.
Publicité signée (vers 1905)
Les imprimeurs dijonnais
A l'heure des banquets
Nous avons vu, à l'analyse des revenus de Gustave SABY, que les corporations : du dessin, de l'imprimerie, de l'édition, du journalisme de la librairie etc. était très liées.
Un banquet annuel les réunissait, avec, comme ici, un invité, le charcutier AUBELLE, un des clients importants à ménager. Un V.I.P. en quelque sorte.
Paul BERTHIER, avait, ce jour-là, réuni le ban et l'arrière ban des associés, concurrents, partenaires, pour un repas "pantagruélique"
La lise des invités est gravée parmi les outils de lithographie et la "grâce" sourit à l'imprimeur BERTHIER, dans un médaillon porté par des angelots et encadré de rameaux et de palmes.
Menu de 1911 signé de Gustave SABY
Une Imprimerie qui a beaucoup compté
de l'apprentissage à la mort - 50 ans de fidélité
L'Imprimerie RICHARD
Très liée à la famille SABY, la famille RICHARD a accueilli, 11 ans avant Gustave, son frère aîné, Théophile. Mais en 1871 ce dernier, réfugié en Auvergne, abandonne les arts graphiques. Dommage, si l'on en juge par les quelques dessins qu'il a réalisé.
Cette couverture de livret publicitaire réalisée vers 1910 montre l'attachement de l'artiste à son "maître d'apprentissage" devenu client et partenaire.
Rares publicités signées GS et G. SABY
La lithographie
De la pierre, de l'eau, de l'encre et du papier
Ci-dessus une pierre préparée par Gustave SABY et au dessous une allégorie professionnelle où Gustave s'est mis en scène, devant une presse lithographique. Lithographie signée GS (vers 1890)
Le nom est formé de "litho" (la pierre) et "graphie" (écrire). Il s'agit, en fait, d'une histoire d'amour impossible entre l'eau et le gras.
Inventée par Aloys SENEFELDER en 1786, la lithographie consiste à dessiner sur une pierre calcaire et polie, avec un "crayon gras", ou une encre grasse appliquée à la plume ou au lavis. On peut même effectuer un "transfert photo" avec une gélatine grasse et photosensible.
Il faut ensuite un acide mélangé à de la gomme arabique pour "ronger" les parties non dessinées, afin d'y faciliter la persistance de l'eau.
A l'identique du procédé dit "offset" l'eau avec laquelle on recouvre la pierre repousse l'encre d'impression sur les parties dessinées à l'encre grasse. Ces parties sont dites "lipophiles" et donc "hydrophobes"
A la différence de l'offset ce procédé ne permet que des impressions "feuille à feuille" et est aujourd'hui réservé à des "éditions d'art"